« I will never really leave », said the unicorn. Diamond sparkles floated around her. « I will always be in your heart. »

1Pour que j’ai envie de repousser l’heure de mon coucher de nos jours, il faut vraiment que ce que je sois en train de lire soit passionnant. C’est ce qu’il s’est passé avec Rampant de Diana Peterfreund. J’ai pour la première fois entendu parler de ces bouquins il y a plusieurs années. J’avais lu le recueil de nouvelles Zombies contre licornes dans lequel Peterfreund avait produit une nouvelle singulière présentant les licornes comme des monstres assoiffés de sang plutôt que comme un petit poney à la crinière arc en ciel. J’avais presque aussitôt téléchargé sur ma liseuse le premier volume, mais finalement je ne l’avais jamais ouvert avant il y a quelques jours.

Ce bouquin me semble tellement être un ovni dans le monde de la young-adult – tant par le sujet que par son traitement – que je ne savais pas trop comment l’imaginer, comment l’appréhender. Finalement je me suis retrouvée avec une excellente lecture et un enthousiasme pour tout l’univers et la mythologie qu’à créé l’autrice.

Astrid est une ado normale si l’on oublie sa mère, légèrement instable, persuadée d’être la descendante d’une famille de tueuses de licornes. Elle ne s’attendait donc pas à ce que finalement tout ce que sa mère lui racontait soit vrai et qu’elle se retrouve à passer ses vacances en Italie dans un cloître. Histoire de devenir une vraie chasseuse de licornes. Avec elle on découvre toute l’histoire de ces créatures de légendes, des chasseuses qui depuis l’antiquité les ont tenues en joug et la menace qui pointe à l’horizon maintenant que les licornes semblent sortir de leur extinction centenaire.
Je dois avouer que le début du livre ne m’a pas trop subjugué, cependant j’ai persévéré et j’en suis bien contente. Je n’avais jamais lu avant je crois (sans parler récemment de La peaux des rêves de Charlotte Bousquet) de fantastique yourng-adult si plein de problématiques et de féminisme. Quand je dis féminisme je parle de l’idée que réellement les héroïnes de ce bouquin ce sont ces jeunes filles (et pas un couple, pas autre chose, juste elles), que toute la mythologie tourne autour d’elles, que ce sont elles qui sont au pouvoir et qui prennent les décisions.

"Dama col liocorno" (1505-06), Raffaello Sanzio [Galleria Borghese, Rome]
« Dama col liocorno » (1505-06), Raffaello Sanzio [Galleria Borghese, Rome]

Cela ne semble pas différent d’autres sagas avec héroïnes, mais réellement ce bouquin j’ai été passionnée par ces figures de chasseuses, de terribles jeunes femmes avec des caractères tellement différents et variés. On voit que l’autrice a réellement songé à pleins de choses en créant son univers : pourquoi seules de jeunes filles vierges seraient capables de voir des licornes, comment expliquer la mythologie et la magie dans un univers comme le nôtre, mais aussi des sujets beaucoup plus prosaïques comme justement la virginité de ces jeunes filles dans un monde moderne qui vous classe soit comme une prude soit comme une pute, la culture du viol, l’empowerment, la liberté, etc. En lisant ce bouquin je n’avais pas l’impression de découvrir des personnages de carton-pâte, sans profondeur, produit de clichés de genre et que j’aurais déjà lu dans douze mille autres livres. Ils ne sont pas parfaits, et ne m’ont pas tous plu, mais au moins ils me semblaient moins fades que ce que l’on peut trouver habituellement.
Il faut aussi avouer que toute cette histoire de licornes assoiffées de sang est quand même vachement cool et lorsque l’auteure décrivait les différentes espèces, les combats (alors que c’est un truc qui m’endort généralement), l’histoire des chasseuses, les armes, j’ai été passionnée.

Alors que dans d’autres ouvrages je suis un peu blasée quand l’auteur-e nous balance pleins d’infos sur un pays ou autre (j’ai soit l’impression de lire une brochure soit du remplissage sans intérêt), ici j’ai adoré découvrir Rome. Lire un peu d’italien, visiter des galeries de peintures, et réellement ressentir que l’endroit où se déroulait l’action avait de l’importance dans l’histoire et ne servait pas simplement de décors insipide. J’ai aimé la façon dont Peterfreund parle d’art, décrit des peintures (bien sûr celles avec des licornes), inclut de l’histoire, de la mythologie antique, etc. C’est tout simplement très intéressant.

Ces derniers temps je ne cherche plus les mêmes choses dans les bouquins qu’il y a quelques années. Il serait cependant plus juste de dire que des choses différentes me plaisent. Au lieu d’être uniquement passionnée par l’évolution d’un personnage, par réellement suivre ses sentiments, etc., je suis plus captivée et intriguée par la construction du monde, les réflexions que cela peut engendrer. Bien sûr j’apprécie le côté personnage, mais je pourrais tout de même avoir passé une bonne lecture même si par exemple le narrateur et personnage principal ne m’a pas plu outre mesure. Ça été un peu le cas avec Astrid d’ailleurs. Si j’ai beaucoup son approche scientifique de la chose, essayer de comprendre les mythes et ce qu’ils signifient plutôt que de croire à la magie d’une seconde à l’autre, son humour et son changement de personnalité au fur et à mesure qu’elle comprend ce que son héritage de chasseuse signifie, je n’ai pas été passionnée par son comportement côté romance ou par certaines de ses réactions.
Il y a bien sur d’autres choses qui m’ont moins plu dans ce bouquin, – des trucs un peu maladroits à mon goût, des sujets que j’aurais voulu plus exploités, ou juste une romance un peu meh – mais finalement mon impression globale est positive et je lirai avec plaisir le second volume de cette duologie.

Si vous voulez tester l’univers et l’écriture, il existe une petite préquelle historique disponible en livre numérique pour quelques centimes:  ErrantJe ne l’ai pas encore lu, mais elle est d’ores et déjà sur ma liseuse.

Killer unicorns series: Rampant (vol. 1), Diana Peterfreund.

3 réflexions sur “« I will never really leave », said the unicorn. Diamond sparkles floated around her. « I will always be in your heart. »

  1. Bon tu nous tente un poil quand même avec cet article mais j’ai toujours du mal à imaginer une licorne assoiffée. J’ai bien cru en voyant la couverture goodreads que c’était une blague auto publiée d’ailleurs. Mon cerveau a parfois besoin d’une RTT après le travail. Avoue que ça t’a manqué mes commentaires useless.

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