Coups de cœur et lectures marquantes de 2018

C’est enfin ce moment où je peux prendre quelques heures pour parler de lecture et compiler les bouquins que j’ai lu en 2018. Et quelle année 2018. J’ai écrit un mémoire de Master sur une femme peintre du 19e, j’ai reçu un diplôme, et j’ai commencé une autre aventure (je n’ai pas écrit horrible aventure histoire d’avoir l’air optimiste).
Ces derniers temps j’ai dû faire tout ce que je pouvais pour au moins lire un truc pour le plaisir par mois, et j’ai parfois échoué. Cependant en regardant ce que j’ai découvert cette année, il y a quand même des trucs pas mal que je voulais immortaliser et vous partager. Comme l’année dernière, voici le lien vers ma playlist 2018 histoire de vous mettre dans l’ambiance.
Pour les livres que j’ai lu en anglais mais qui sont aussi disponibles en français, j’attacherai un lien vers la traduction, et pour les livres gratuits en ligne, il y en aura aussi un. Et c’est parti !

Découvrir des autrices classiques est toujours l’une de mes passion et cette année j’ai fait un belle pioche avec tout d’abord Ten Days in a Mad-House (Dix jours dans un asile) de Nellie Bly (1887). Bly est la première journaliste d’investigation du 19e, pour cet opus, elle décide de se faire passer pour « folle » afin de pouvoir être admise en asile et découvrir les conditions des patientes là-bas. Le ton est très sensationnel, mais on sent l’intérêt de Bly derrière et son envie de faire changer les choses.
Pour un cours sur l’abolition de l’esclavage aux États-Unis j’ai décidé de lire les mémoires d’Harriet Jacobs, Incidents in the Life of a Slave Girl (Incidents dans la vie d’une jeune esclave, 1861). C’est extrêmement intéressant et poignant. La vision que cela donne sur la société américaine et le mouvement anti-esclavagiste est passionnante.

Fantomina de Eliza Haywood (1724) est une novella qui m’a bien fait rire. Les prémisses sont extrêmement curieux : une jeune femme de la bonne société observe une courtisane au théâtre et se demande ce qu’elle peut bien ressentir en étant au centre de l’attention de tant d’hommes. Elle décide de se déguiser en courtisane et de revenir le lendemain au théâtre pour explorer sa sensualité et sa sexualité. C’est étonnant, très kitsch, et je suis ravie d’avoir découvert Haywood.
Cette toute jolie collection de chez Penguin est sortie cette année et j’en ai profité pour découvrir The Cracked Looking-Glass (Le miroir brisé, 1939). Je ne saurai expliquer pourquoi cette lecture me reste à l’esprit un an après l’avoir lu, mais je dirai que c’est exactement ce que j’aime dans les nouvelles. La découverte d’un univers, d’une écriture, un petit bout de fiction qu’il faut créer en quelques pages et une conclusion qui noue le tout sans que ce soit rempli de rebondissements et de révélations.

Après avoir hésité pendant des années, j’ai enfin relu en anglais les aventures de Sherlock Holmes. J’ai écrit un billet détaillé sur cela et en quelques mots je peux dire que c’était une relecture douce-amère, de chouettes découvertes et des choses agaçantes.
J’attends toujours avec impatience la sortie d’un nouveau texte de Carriger et je n’ai pas été déçue. Novella situé dans l’univers d’Alexia Tarabotti, cette histoire m’a plu comme d’habitude, bien que ce ne soit pas l’une de mes préférées. Écriture amusante, atmosphère victorienne et loups garous à profusion, que demander de plus ?

J’ai découvert deux séries de polars victoriens assez chouettes cette année. Avec d’un côté les bouquins de Robin Page qui suivent une héroïne qui vient vivre avec ses tantes en Angleterre et se retrouve mêlée à des morts suspectes, et de l’autre la fameuse série d’Amelia Peabody écrite par Elizabeth Peters. Ici l’ambiance est totalement différente, on est en Egypte, on parle pyramides et momies qui déambulent dans le désert. Les deux sont distrayants, et je lirai d’autres volumes avec plaisir.

Je me suis découvert une fugace passion pour les Incas et j’ai emprunté ce livre à la bibli. C’était passionnant et je voudrais en savoir plus, le bouquin ne contenant pas certaines informations qui m’auraient intéressé. Le ton est plutôt érudit, parlant beaucoup de sources, mais c’est ce que j’aime dans la vulgarisation historique.

Hell-Heaven et Tower of Babylon sont deux nouvelles de chez Vintage que j’ai lu sur ma liseuse. J’aime cette collection pour découvrir des auteurs et autrices contemporain.es dont je n’avais jamais entendu parler. La nouvelle de Jhumpa Lahiri, la plongée dans cette famille d’expatriés bengali m’a beaucoup intéressé. C’est aigre-doux, glaçant parfois, une nouvelle faite dans les règles de l’art même s’il me manquait un petit quelque chose pour en faire un lecture au dessus de toute autre.
Le texte de Ted Chiang va complètement dans une autre direction, c’est plutôt de la SF historique. On plonge dans l’univers de la construction de la tour de Babel, suivant les maçons et les mineurs qui vont essayer de percer la voûte céleste et découvrir peut-être le visage de leur Dieu. L’extrême précision que Chiang donne à la construction de la tour, les mesures, la technique, la façon dont une société s’organise autour, et sur un tel chantier est passionnant. Je ne suis pas sûre de ce que je pense de la conclusion, mais je relirai du Chiang pour sûr.

J’en ai déjà parlé , mais Spinning Silver a été une de mes chouettes lectures de l’été. Cette atmosphère glaciale de conte de fées, cette imagination et ces personnages si variés et servis par une écriture d’une maîtrise impressionnante m’ont conquise. Cet été je me suis aussi offerte une réécoute du Cheval Fantôme et ça été un de ces plaisirs ! En déambulant dans mon nouveau parc préféré, j’ai replongé dans cette histoire désuète et me suis retrouvée avec plaisir sur la côte Bretonne balayée par la pluie à la recherche d’un cheval fantôme.
Et au détour d’une visite dans une boîte à livres, j’ai découvert ce petit bouquin se passant à Paris après la Commune. L’affaire du rubis m’a sorti de mes révisions et j’ai aimé qu’il contienne tout ce que j’aime dans les romans historiques jeunesse. C’est distrayant, mystérieux et on apprend des trucs.

Et pour finir quelques lectures graphiques avec Arte de Kei Ohkubo qui semble présente à chaque bilan depuis quelques années. Je suis toujours aussi intéressée par cette histoire et cette image de la Renaissance italienne centrée autour d’une peintre qui veut affûter son talent. Je n’ai qu’un bémol, les volumes sortent vraiment au ralenti.

Idéal Standard d’Aude Picault a été une curieuse lecture. J’ai bien sûr adoré les dessins et la mise en couleur, mais je ne savais pas trop ce que je pensais de l’histoire. Cependant après plusieurs mois elle me tient encore à la peau et me fait toujours réfléchir, alors je ne peux que la recommander.
Marie Curie, Little Guides to Great Lives doit être ma lecture la plus adorable de l’année. C’est biographie dessinée de la physicienne et prix Nobel était adorable et inspirante au plus haut point, j’ai même versé quelques larmes en la lisant en me tenant au milieu de la librairie.

Et comme d’habitude, avant de vous vous laisser et vous souhaiter une chouette année et de belles lectures, voici la citation qui a bercé 2018 pour moi (et 2019 au train où ça va).

4 réflexions sur “Coups de cœur et lectures marquantes de 2018

  1. Joli bilan !
    Etonnant la thématique de Fantomina pour un roman du XVIIIeme siècle ! Je note Death at Bishop’s Keep. Sinon ARTE fut une belle découverte aussi mais pas le meilleur manga lu en 2018 – j’en ai lus tellement mais c’est Eclat(s) d’âme qui m’a le plus plu !
    J’ai vu que tu t’étais lancé comme défi de lire 50 livres en 2019 – je suivrai ton challenge ! Bonnes découvertes !

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    • Comme je n’ai pas lu beaucoup de mangas en 2019, Arte ne pouvait qu’être le meilleur XD mais surtout j’ai vraiment aimé le 6 et 7, ils m’avaient beaucoup motivé.
      Pour le challenge, j’ai pris le même nombre que d’hab, mais c’est plus pour avoir une vue sur mes lectures de l’année qu’une véritable envie d’atteindre le chiffre. Bonnes découvertes à toi aussi 🙂

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  2. […] Mon Maigret de l’année a été un très bon cru. Je me laisse toujours guider par mes trouvailles en braderies et librairies d’occasion pour cette tradition estivale, et ce volume m’a ravi. L’ambiance, l’enquête, tout était top. Il me tarde de savoir ce sur quoi je vais tomber en 2020. Qui dit tradition de l’été, dit tradition de l’hiver avec un polar cosy se passant sous le soleil d’Egypte. Mes retrouvailles avec Amelia Peabody ont été très plaisantes et sont tombées au moment parfait pour décompresser après ce premier trimestre. Cela tombe bien le premier volume était présent dans mon bilan 2018. […]

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